La phytothérapie est une pierre angulaire de la santé en Asie depuis des millénaires. En Chine, au Japon, en Corée, au Vietnam et dans d’autres régions d’Asie du Sud-Est, les plantes médicinales font partie de traditions thérapeutiques profondément liées aux visions du monde et aux modes de vie culturels dans lesquels la santé est comprise comme un état d’équilibre intégral.

Contrairement à l’approche occidentale, ces pratiques ne se concentrent pas uniquement sur l’identification des maladies, mais considèrent plutôt le corps comme un système dynamique et connecté. Des méthodes telles que la lecture du pouls, l’analyse de la langue, l’évaluation de l’énergie vitale et l’observation de l’équilibre yin-yang permettent d’adapter les traitements aux conditions spécifiques de chaque individu.

Aujourd’hui, ces formes de médecine sont encore largement utilisées. Elles sont pratiquées dans des contextes traditionnels et institutionnels et leur reconnaissance grandit à l’échelle mondiale grâce à leur efficacité thérapeutique et à leur approche holistique du bien-être.

Dans ce post, nous explorerons les aspects les plus importants des herbes et plantes médicinales asiatiques, ainsi que leurs utilisations traditionnelles. Prêt pour ce voyage ?

Ce contenu est fourni à titre informatif uniquement et ne remplace pas un avis médical professionnel. Pour tout problème de santé ou utilisation de plantes médicinales, il est recommandé de consulter un médecin qualifié ou un spécialiste. L'auteur n'est pas responsable de toute mauvaise utilisation des informations présentées ici.
Table des matières

La médecine traditionnelle chinoise : racines anciennes, pertinence moderne

La médecine chinoise à base de plantes est l’un des systèmes thérapeutiques les plus anciens et les plus complexes connus.

Depuis plus de deux mille ans, elle évolue sans interruption, combinant observation empirique, principes philosophiques et pratique clinique méticuleuse qui reste pleinement pertinente aujourd’hui.

Cette ancienne tradition a profondément influencé d’autres modèles médicaux en Asie et a suscité un intérêt croissant dans le domaine de la médecine intégrative aujourd’hui.

Fondements philosophiques et thérapeutiques

Yin and yang

La médecine traditionnelle chinoise (MTC) repose sur des concepts remontant à des textes classiques tels que le Huang Di Nei Jing (Classique de l’Empereur Jaune), qui a introduit des principes tels que le yin-yang et les cinq éléments (wu xing) pour expliquer les processus physiologiques, les causes des maladies et les interactions entre les humains et la nature.

Le yin et le yang représentent des forces opposées et complémentaires : le froid et le chaud, l’intérieur et l’extérieur, le passif et l’actif. Son équilibre est essentiel pour la santé.

D’autre part, les cinq éléments (bois, feu, terre, métal et eau) aident à classer les organes, les émotions, les saveurs et les saisons, guidant la sélection des herbes et des traitements.

Formules et combinaisons

Contrairement à la médecine occidentale qui prescrit un seul ingrédient actif, la MTC privilégie les formules composées de plusieurs plantes qui agissent en synergie.

L’un des exemples les plus connus est la « soupe des quatre choses », utilisée pour réguler le cycle menstruel et tonifier le système reproducteur féminin. Comprend le dong quai (Angelica sinensis), la rehmannia (Rehmannia glutinosa), le chuang xiong (Ligusticum wallichii) et la pivoine blanche (Paeonia lactiflora)

Plantes phares de la MTC

Ginseng
  • Ginseng (Panax ginseng): On lui attribue des propriétés pour tonifier le qi (énergie vitale), améliorer la résistance au stress et à la fatigue.
  • Schisandra (Schisandra chinensis): Ses baies sont consommées pendant 100 jours comme tonique adaptogène.
  • Scutellaire du Baïkal (Scutellaria baicalensis): Plante au goût amer considérée comme « froide » par nature dans la médecine traditionnelle chinoise, où elle a toujours été utilisée dans des formules liées à l’équilibre de la chaleur interne.
  • Codonopsis (Codonopsis pilosula): Traditionnellement utilisé dans la cuisine asiatique, notamment dans les soupes, où il est apprécié pour son utilisation ancienne dans les recettes revitalisantes.
  • Chrysanthème (Chrysanthemum x morifolium): Très prisé dans la médecine traditionnelle asiatique, il est utilisé en infusions pour sa saveur douce et son usage ancestral associé au bien-être visuel et à la relaxation.
  • Fo ti (Polygonum multiflorum): Considéré comme un tonique pour la longévité et l’énergie sexuelle.

L'influence chinoise au Japon et en Corée

Les connaissances médicales originaires de Chine ne sont pas restées isolées. Au fil des siècles, elle a été transmise par les voies culturelles et commerciales vers les pays voisins comme le Japon et la Corée, où elle a été adaptée et réinterprétée en fonction des particularités sociales, philosophiques et cliniques de chaque région.

Kampo: la médecine traditionnelle japonaise

Le système médical japonais connu sous le nom de kampo trouve ses racines dans la MTC, mais au fil du temps, il a adopté une approche plus simplifiée et naturaliste. Introduite par des moines coréens au 5e siècle, elle a été promue par l’impératrice Suiko et est restée une pratique dominante pendant plus de mille ans.

Bien que son enseignement officiel ait été interrompu au XIXe siècle, il occupe à nouveau une place pertinente dans la médecine japonaise. Plusieurs hôpitaux et universités l’intègrent à nouveau dans leurs programmes.

Ginseng coréen

La Corée partage la plupart des plantes avec la tradition chinoise. Le ginseng coréen, cultivé depuis le 14e siècle, est très apprécié tant localement qu’à l’exportation. Sa racine, de forme anthropomorphe, est considérée comme un symbole de vitalité et de pouvoir de guérison.

L’Asie du Sud-Est : un carrefour de traditions

Ginger

Au Vietnam, en Thaïlande et dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est, l’influence de la MTC est évidente, mais il existe également des utilisations uniques des herbes locales, combinées aux croyances indigènes et aux pratiques ayurvédiques.

Parmi les plantes communes on retrouve :

  • Galanga (Alpinia officinarum): Connu pour sa saveur épicée et aromatique, il est apprécié dans la cuisine traditionnelle asiatique et les préparations à base de plantes pour son utilisation ancienne liée au bien-être digestif.
  • Gingembre (Zingiber officinale): Très apprécié dans les traditions culinaires et herboristerie du monde entier, il a toujours été utilisé pour ses propriétés réconfortantes par temps froid et pendant les voyages.
  • Amla ou groseille indienne (Emblica officinalis): Source naturelle de vitamine C, elle est traditionnellement utilisée en Ayurveda dans le cadre de formules revitalisantes et pour favoriser le bien-être général.
  • Éclipta prostrata: Plante utilisée en médecine traditionnelle asiatique, notamment dans les préparations à base de plantes associées aux soins capillaires, à la vision et à l’équilibre du foie.
  • Vidanga (Embelia ribes): Fruit faisant partie de la pharmacopée ayurvédique, où il a été utilisé dans des recettes traditionnelles pour favoriser le confort digestif.

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Applications modernes et validation scientifique

Depuis 1949, la Chine promeut activement la médecine traditionnelle comme système médical parallèle au système médical occidental. Actuellement, plus de 30 universités chinoises proposent des programmes de médecine traditionnelle, avec des départements dédiés à la recherche pharmacologique et clinique.

Un exemple emblématique est le travail du Dr Tu Youyou, qui a reçu en 2015 le prix Nobel de médecine pour avoir isolé l’artémisinine de la plante Artemisia annua, révolutionnant ainsi le traitement du paludisme.

Au Japon et en Corée, l’intégration de ces pratiques dans la formation médicale moderne est également en hausse. En Europe, l’ouverture d’hôpitaux de médecine traditionnelle chinoise dans des villes comme Paris démontre une acceptation mondiale croissante.

Chinese pharmacy

Aspects culturels et rituels des plantes médicinales en Asie

L’utilisation des plantes en Asie ne se limite pas à leur action physiologique. La préparation, la combinaison et le moment de l’administration sont déterminés par des facteurs tels que la saison, l’état émotionnel du patient et sa constitution énergétique.

Les traitements sont adaptés, personnalisés et intégrés dans une philosophie de vie en équilibre avec la nature.

Par exemple, le jujube ou datte chinoise a traditionnellement été utilisé non seulement pour sa valeur nutritionnelle et son association avec le repos, mais aussi comme ingrédient qui adoucit la saveur des formules à base de plantes intenses, contribuant à améliorer leur acceptation.

Saviez-vous que de nombreuses plantes utilisées dans les thés et les tisanes sont originaires d’Asie ? Le gingembre, le ginseng, le curcuma, le ginkgo ou, par exemple, le Reishi en sont des exemples.

Soins et surveillance des herbes asiatiques

Bien que bon nombre de ces herbes soient considérées comme sûres, leur utilisation n’est pas sans risques.

Certains, comme le nux vomica (riche en strychnine), ne doivent être utilisés que sous la supervision d’un professionnel. D’autres peuvent provoquer des réactions allergiques ou des interactions médicamenteuses s’ils sont associés à des traitements conventionnels.

Comme nous l’avons dit au début de cet article, vous ne devez consommer aucun type de plante médicinale sans avoir préalablement consulté un médecin.

Conclusion

Plus qu’un répertoire de remèdes, les traditions herbacées asiatiques représentent une façon de comprendre la santé en relation avec l’environnement, le temps et l’individualité de chaque corps.

Sa permanence au fil des siècles n’est ni fortuite ni simplement culturelle : elle est le résultat d’une efficacité pratique fondée sur une observation rigoureuse, une expérience accumulée et une logique interne cohérente.

Face aux défis actuels de la médecine moderne – tels que la nature chronique des maladies, les interventions chimiques excessives ou la déconnexion entre le corps et le contexte – ces pratiques offrent une perspective différente et non exclusive qui nous invite à repenser la façon dont nous prenons soin, traitons et comprenons la santé.